L'histoire de la ville de Montdidier : sélection d'extraits (justice)
Victor de Beauvillé (1817-1885) est l'auteur de la célèbre Histoire de Montdidier (1857) en 3 volumes in-4°.
Voici une sélection d'extraits concernant la justice :
Extrait | Accès |
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Si Haudicquer fut, avec raison, condamné aux galères à vie pour les faussetés insignes contenues dans son Nobiliaire de Picardie, quel châtiment n'ont pas mérité ces entrepreneurs de généalogies à forfait ? | T. 1, p. 104 |
Jean l'Empereur, subdélégué de Montdidier depuis 1709, fonction qui équivalait à celle de sous-préfet, était un homme dur, intéressé, n'usant de son pouvoir que pour opprimer ses inférieurs ../.. Le subdélégué, convaincu de concussion, fut condamné à faire amende honorable, à neuf années de galères et à 60,000 liv. d'amende ; | T. 1, p. 309 |
Le bûcher était composé de cent cinquante fagots et de quatre cordes de gros bois, ce qui fit, remarque tranquillement Scellier, que les criminels furent bientôt consumés. | T. 1, p. 319 |
Le droit était aussi respecté et la propriété entourée de plus de garanties qu'aujourd'hui ../.. alors, on ne connaissait pas la loi sur l'expropriation forcée, législation toute moderne, et perpétuellement suspendue comme une menace au-dessus de la tête du propriétaire. | T. 2, p. 66 |
En 1572, les maire et échevins ayant condamné à la peine capitale Matthieu Rivière, pour avoir tué d'un coup de dague Jean Mallet, le meurtrier en appela au parlement, qui confirma la sentence ; renvoyé à Montdidier, Rivière y subit sa peine. | T. 2, p. 133 |
Le 15 avril 1647, une servante nommée Madeleine le Mercier fut condamnée à mort pour avoir caché sa grossesse et étouffé son enfant ; le jugement fut confirmé par arrêt du 11 mai, et exécuté à Montdidier le 8 juin suivant. | T. 2, p. 133 |
Le parlement, par arrêt du 2 août 1757, « déclare Félix Ricard duement atteint et convaincu d'avoir méchamment et calomnieusement inventé et dénoncé des complots détestables ; pour réparation de quoi et autres cas résultant du procès, condamne ledit Félix Ricard d'être mené et conduit par l'exécuteur de la haute justice dans un tombereau, devant la principale porte de l'église de la paroisse, sur laquelle se fera l'exécution ; et là, nud en chemise, nue tête et nuds pieds, tenant entre ses mains une torche de cire ardente du poids de deux livrés, la corde au col, ayant écriteaux devant et derrière portant ces mots : Calomniateur et inventeur de complots détestables ; étant à genoux, dire et déclarer à haute et intelligible voix que méchamment et calomnieusement il a inventé et dénoncé le complot détestable mentionné au procès, qu'il s'en repent, en demande pardon à Dieu, au roi et à justice ; ce fait, conduit en la place publique de la ville de Montdidier, et y avoir les bras, jambes, cuisses et reins rompus vifs, sur un échafaud qui pour cet effet sera dressé dans ladite place ; ensuite mis sur une roue, la face tournée vers le ciel, pour y demeurer tant et si longuement qu'il plaira à Dieu lui conserver la vie ; son corps mort jeté au feu, réduit en cendres, ses cendres jetées au vent ; ledit Ricard préalablement appliqué à la question ordinaire et extraordinaire. Déclare tous les biens dudit Ricard acquis et confisqués au roi ou à qui il appartiendra, sur iceux et autres non sujets à confiscation, préalablement pris la somme de deux cents livres d'amende envers ledit seigneur roy, au cas que confiscation n'ait lieu à son profit. » | T. 3, p. 121 |